allaitement

J’ai appris qu’être une maman nécessitait beaucoup de patience et de détermination, y compris en matière d’allaitement. Je croyais sincèrement que je m’en sortirais facilement, mais ce n’était pas le cas. Quand je voyais ces femmes dans la rue qui souriaient en allaitant leur bébé, je pensais que c’était une partie de plaisir. Je voulais aussi offrir à mon enfant le droit au lait maternel. Le biberon, il n’en était pas question. Tout ça c’est verbal, mais en pratique, j’ai dû galérer. Voyez pourquoi.

Les premières semaines : il faut passer le cap !

Personne ne m’avait dit qu’il fallait préparer mes seins avant l’allaitement. C’est après que j’avais compris que si j’avais massé mes tétons avec l’huile de lanoline pour les rendre plus souples et que je les ai souvent fait téter par papa, je n’aurai pas eu ces crevasses. Bon, j’ai zappé l’étape de la préparation, donc à moi de me débrouiller comme il faut ! Je ne pourrais quand même pas cacher que c’était douloureux. Les fissures et les douleurs, c’est pour une semaine seulement disait ma sage-femme, mais moi mes crevasses ont duré un mois. Les jours où je n’avais pas le moral, j’ai dû préparer du biberon parce que je ne voulais pas que mon Enzo meure de faim.

L’allaitement, ça s’apprend !

Enzo et moi n’avions pas encore eu de l’expérience pour faire les choses correctement. Lui, il tétait de travers, moi je ne trouvais pas la bonne position pour allaiter plus confortablement. J’étais tout de même motivée, j’essayais le coussin pour alléger mes pieds, le tire-lait quand mes seins devenaient lourds, j’attendais que mon bébé soit calme avant de reprendre. Bref, j’essayais de faire mieux à chaque nouvelle séance.

Je constatais aussi que plus il pleurait, plus il était stressé et me pinçait les tétons comme un petit crabe. Il fallait d’abord le calmer. Avec l’expérience, je ne regardais plus mon petit carnet qui me forçait à allaiter mon petit Enzo à tout-va. Avant, j’avais peur que le petit serait attrapé par la famine s’il ne s’abreuvait pas assez. C’était une erreur ! J’ai parfois abusé en le réveillant en plein sommeil ! Comme j’étais gauche !

En mode professionnel

Il fallait du temps pour que je sois plus confiante et plus efficace, mais à force d’habitude, je suis parvenue finalement à adopter les bonnes positions, à repérer facilement les signes que mon bébé a faim. Les fois où il suçotait mon tee-shirt et qu’il tournait la tête comme s’il cherchait mes tétons, j’avais compris qu’il voulait téter. J’adaptais aussi ma position en fonction des situations. Si j’avais les seins engorgés, j’ai pu me soulager en allaitant en position allongée sur le côté. Je me penchais vers lui pour alléger la douleur. Je n’avais plus à presser mes tétons, car dans cette position le lait sort très facilement. C’est au tour d’Enzo de régler le débit, selon ses envies.

Et dans la rue ?

Les gens avaient une drôle de tête en me voyant allaiter dans la rue. Les jeunes avaient l’air dégoûtés, pas les mamans. Enzo n’avait que trois mois, mais je pense que dans quelques mois, celles-ci n’auraient plus les mêmes regards. Franchement, je m’en moquais royalement, je sais que ce que je fais est naturel et que ce n’est pas une atteinte à la pudeur. Je pense même que ça fait partie des bonnes mœurs de donner le lait à son fils quand il en a besoin. C’est un bébé, il ne boit que du lait après tout ! Du biberon ou du lait maternel, chacun son choix !